« A Trick of the Tail » de Genesis : Transition mélodique et redéfinition
Lorsqu’on parle de l’âge d’or du rock progressif, Genesis est souvent mentionné aux côtés de grands tels que Pink Floyd, Yes ou encore King Crimson. Au cœur de cette discographie impressionnante, « A Trick of the Tail », sorti en 1976, occupe une place particulière. Cet album est non seulement remarquable pour ses morceaux envoûtants, mais aussi pour ce qu’il représente dans l’évolution du groupe.
Pour mettre l’album en contexte, il convient de revenir à 1975, année marquée par le départ de Peter Gabriel, chanteur emblématique et co-fondateur de Genesis. Après la sortie de « The Lamb Lies Down on Broadway », un opus ambitieux et conceptuel, la question de la survie du groupe sans Gabriel était sur toutes les lèvres. C’est dans cette atmosphère d’incertitude que les membres restants ont puisé leur inspiration pour créer « A Trick of the Tail ».
L’album marque une transition évidente. Si la complexité musicale chère à Genesis est toujours présente, elle s’accompagne d’une accessibilité mélodique accrue. Phil Collins, alors batteur, prend le micro, et contre toute attente, se révèle être le successeur parfait de Gabriel. Sa voix douce et mélodique contraste avec l’approche théâtrale de Gabriel, offrant une nouvelle dimension au son de Genesis.
« A Trick of the Tail » s’ouvre avec « Dance on a Volcano », un titre épique introduisant l’auditeur à un voyage musical. Les synthétiseurs de Tony Banks et la guitare de Steve Hackett se mêlent dans une danse harmonieuse, créant une atmosphère à la fois majestueuse et mélancolique. C’est un premier pas audacieux dans cette nouvelle ère de Genesis, un mélange de complexité rythmique et de mélodie enchanteresse.
Un autre titre marquant est « Entangled », une ballade douce-amère avec des harmonies vocales angéliques et une instrumentation riche. L’influence classique de Tony Banks y est évidente, et les paroles, à la fois mystiques et terre-à-terre, sont un rappel du talent d’écriture de Genesis.
Mais peut-être le titre le plus emblématique de l’album est « Ripples ». Avec ses mélodies captivantes et son refrain inoubliable, cette chanson symbolise le meilleur de ce que Genesis peut offrir : une fusion parfaite entre le rock progressif et la pop mélodique.
« A Trick of the Tail » ne serait pas complet sans mentionner « Squonk », une chanson à la fois mélodique et puissante, évoquant une créature mythologique pleurant sa solitude. La puissance émotionnelle du titre est renforcée par la batterie dynamique de Collins et le jeu de guitare inventif de Hackett.
Alors que cet album était la réponse de Genesis à une période tumultueuse, il a non seulement réussi à rassurer les fans, mais aussi à en gagner de nouveaux. Il a prouvé que Genesis pouvait évoluer, s’adapter et continuer à créer de la musique pertinente malgré les changements majeurs.
En conclusion, « A Trick of the Tail » est plus qu’un simple album de rock progressif. C’est un testament de résilience artistique, une démonstration de la capacité d’un groupe à se réinventer tout en restant fidèle à son essence. Avec ses mélodies envoûtantes, ses paroles profondes et sa production impeccable, cet album est une pierre angulaire dans la discographie de Genesis, un joyau musical qui continue de briller des décennies après sa sortie.