‎Graffiti Bridge
Prince (vinyle neuf)

Album vinyle neuf, disque 33 tours, Graffiti Bridge de Prince, maison de disque Paisley Park.

Note de version : 2 × Vinyl, LP, Album, DMM, Europe, 20 Aug 1990.

Code EAN : 075992749312

Vendu avec cadre vinyle neuf, cadre en ABS injecté, système breveté Easy Frame®, fabriqué en France, insérez puis récupérez votre disque en quelques secondes pour l’écouter.
Vitre en plexiglas haute qualité optique.
Dimensions du cadre : 38 x 38 x 2 cm.

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L’univers de Graffiti Bridge

Sorti le 20 août 1990, Graffiti Bridge marque un moment fascinant dans la carrière de Prince, tant sur le plan artistique que narratif. Il s’agit de la bande originale du film éponyme, également écrit et réalisé par l’artiste. Cet album est à la fois un témoignage de l’évolution de Prince en tant que musicien et une exploration de thèmes personnels et spirituels qui dominent une partie de son œuvre à cette époque. Avec ses 17 titres, Graffiti Bridge se distingue par sa diversité musicale et son ambition conceptuelle, mêlant funk, pop, rock, gospel et R&B.

Prince y démontre non seulement sa capacité à repousser les limites de son style, mais aussi à collaborer avec d’autres artistes, tout en explorant une narration musicale. Le projet, cependant, a reçu des critiques mitigées lors de sa sortie, le film en particulier étant souvent jugé confus. Pourtant, l’album reste une œuvre essentielle pour comprendre l’univers musical de Prince à la fin des années 80 et au début des années 90.

Un album sous forme de patchwork musical

Graffiti Bridge est à bien des égards un patchwork musical. L’album intègre des morceaux composés à différentes périodes de la carrière de Prince, certains remontant même à la fin des années 70. Cela crée un mélange de sons, allant de la flamboyance du funk à des ballades introspectives, qui reflète l’étendue de son talent et sa volonté de briser les conventions musicales.

Le Funk à son sommet

L’album débute avec « Can’t Stop This Feeling I Got », une chanson joyeuse et énergique qui donne le ton. Suivent des morceaux comme « New Power Generation », véritable hymne au collectif qu’il voulait fonder avec The New Power Generation. Ce titre incarne l’idée de transformation et d’émancipation, des thèmes récurrents chez Prince.

Dans « Release It », interprété par The Time, le funk devient plus rugueux et danse sur des grooves implacables, tandis que « Shake! » ajoute une touche explosive et rétro à l’ensemble. Ces chansons démontrent comment Prince maîtrise l’art de faire vibrer ses auditeurs, tout en donnant la parole à ses collaborateurs.

Des ballades introspectives et spirituelles

Dans une tonalité totalement différente, Graffiti Bridge contient aussi des ballades poignantes comme « The Question of U », où Prince explore des questions existentielles sur l’amour, la foi et l’identité. Avec ses riffs de guitare mélancoliques et son chant empreint de vulnérabilité, ce morceau est un moment fort de l’album.

« Still Would Stand All Time » est une autre perle spirituelle. En mélangeant gospel et pop, Prince délivre une performance vocale chargée d’émotion, marquant l’une des réflexions les plus profondes de l’album sur la résilience et l’éternité.

Des collaborations marquantes

Un autre aspect notable de Graffiti Bridge est la place accordée aux collaborations. Outre The Time, Prince invite des artistes comme Mavis Staples, George Clinton et Tevin Campbell. Mavis Staples brille sur « Melody Cool », un morceau empreint de soul où sa voix profonde et chaleureuse complète magnifiquement la production sophistiquée de Prince. De son côté, Tevin Campbell, alors adolescent, interprète « Round and Round » avec une assurance impressionnante, offrant un contraste rafraîchissant dans l’album.

Une narration conceptuelle et complexe

Graffiti Bridge est souvent décrit comme une suite spirituelle à Purple Rain, mais son approche est bien différente. Là où Purple Rain était centré sur des récits personnels et des performances live spectaculaires, Graffiti Bridge adopte une perspective plus conceptuelle et allégorique.

Le film qui accompagne l’album met en scène une bataille idéologique entre Prince, jouant son alter ego The Kid, et Morris Day, son rival de toujours. Ils se disputent le contrôle d’un club et incarnent deux visions opposées du monde : l’un défend la spiritualité et l’amour, tandis que l’autre s’adonne à l’hédonisme et au matérialisme. Bien que cette trame narrative soit parfois jugée simpliste dans le film, elle est plus convaincante lorsqu’elle est exprimée à travers la musique.

L’album repose sur un équilibre subtil entre des morceaux introspectifs et des hymnes de fête, reflétant cette dualité. Par exemple, « Elephants & Flowers » mêle des images spirituelles à un groove entraînant, tandis que « Joy in Repetition » plonge dans une ambiance onirique, presque hypnotique, explorant les mystères de la créativité et de l’art.

Réception critique et impact culturel

Lors de sa sortie, Graffiti Bridge a reçu un accueil mitigé. Beaucoup de critiques ont salué la richesse musicale de l’album tout en exprimant des réserves sur le manque de cohérence globale. Le film, quant à lui, a été largement critiqué pour son scénario maladroit et sa mise en scène confuse, ce qui a éclipsé la musique aux yeux du grand public.

Cependant, avec le temps, Graffiti Bridge a gagné en reconnaissance, notamment parmi les fans de Prince et les amateurs de musique innovante. Certains morceaux, comme « Thieves in the Temple », ont connu un succès commercial et restent des classiques du répertoire de l’artiste. De plus, l’album est une passerelle vers une nouvelle ère pour Prince, marquée par la création officielle du groupe The New Power Generation et un intérêt croissant pour les thèmes spirituels et communautaires.

Héritage de Graffiti Bridge

En rétrospective, Graffiti Bridge s’inscrit comme une œuvre ambitieuse et visionnaire dans la discographie de Prince. Bien qu’elle ne bénéficie pas de l’aura intemporelle de Purple Rain ou de Sign o’ the Times, elle capture un moment charnière de la carrière de Prince, où il était à la croisée des chemins entre ses succès passés et son désir constant de réinvention.

L’album reflète également la capacité de Prince à repousser les frontières de la musique pop, en intégrant des éléments spirituels et philosophiques dans un format accessible. Il témoigne de son courage artistique et de sa volonté de défendre sa vision, même lorsque celle-ci ne correspond pas aux attentes du public ou de l’industrie.

Pour les auditeurs modernes, Graffiti Bridge offre une fenêtre fascinante sur l’univers musical de Prince au début des années 90. C’est une invitation à découvrir la complexité d’un artiste qui ne se contente jamais de suivre les règles, mais cherche toujours à créer son propre chemin, en harmonie avec ses convictions et sa créativité débordante.