Relayer : Une Odyssée Musicale par Yes
Lorsqu’on parle de rock progressif, Yes est sans conteste l’une des premières formations à venir à l’esprit. Pionniers du genre, leur influence s’est étendue bien au-delà de leurs contemporains. Chaque album a été une exploration, une tentative d’aller au-delà des conventions musicales de leur époque. Parmi ces albums, « Relayer », sorti en 1974, occupe une place particulière.
Contexte Historique
1974 est une période charnière pour le rock progressif. Des groupes tels que Genesis, Pink Floyd et King Crimson ont déjà posé les bases d’une révolution musicale, en combinant le rock avec des éléments de musique classique, jazz et d’autres genres. Yes, formé en 1968, avait déjà une série d’albums réussis à son actif, dont « Fragile » et « Close to the Edge ». Mais « Relayer » est arrivé à un moment de transition pour le groupe.
Composition du Groupe et Changements
L’un des défis majeurs pour Yes en travaillant sur « Relayer » était l’absence de Rick Wakeman, le claviériste emblématique. Wakeman avait quitté le groupe après l’album « Tales from Topographic Oceans ». Sa sortie a introduit un nouveau membre, Patrick Moraz, qui a apporté une nouvelle dynamique et une fraîcheur à l’ensemble.
Thèmes et Musique
« Relayer » est composé de seulement trois morceaux, mais chacun d’entre eux est une épopée en soi. L’album s’ouvre avec « The Gates of Delirium », une pièce de plus de vingt minutes qui est une interprétation musicale de la guerre, inspirée en partie par le roman « Guerre et Paix » de Tolstoï. La chanson passe de moments de chaos purement sonore, représentant la bataille, à une section paisible et mélodique, symbolisant la paix et la réconciliation.
« Sound Chaser » est un morceau plus jazz-fusion, démontrant l’influence de Moraz et son penchant pour les rythmes syncopés et les mélodies complexes. Le morceau est exigeant, tant pour les musiciens que pour les auditeurs, mais il est aussi révélateur de la volonté du groupe d’expérimenter et de repousser les limites.
« Relayer » se termine par « To Be Over », une ballade mélodique et contemplative. C’est un morceau apaisant après l’intensité des deux premières pistes, et il offre une fin réfléchie à un album par ailleurs tumultueux.
Réception et Héritage
À sa sortie, « Relayer » a reçu des critiques mitigées. Certains ont salué sa complexité et son ambition, tandis que d’autres l’ont trouvé trop abstrait ou incohérent. Cependant, avec le temps, l’album a gagné une appréciation croissante et est maintenant considéré comme l’un des joyaux de la discographie de Yes.
Le son unique de « Relayer » est dû à la combinaison de la créativité brute du groupe et de l’influence fraîche de Moraz. Même si c’était le seul album sur lequel il a travaillé avec Yes, son impact est indéniable.
Conclusion
« Relayer » n’est pas seulement un album ; c’est une expérience. Il représente un groupe à l’apogée de sa créativité, prêt à prendre des risques et à explorer de nouveaux horizons sonores. Plus de quatre décennies après sa sortie, il continue de fasciner et d’inspirer les auditeurs, rappelant l’époque dorée du rock progressif et le génie de Yes. Pour les amateurs de musique, c’est une oeuvre à redécouvrir, à écouter avec des oreilles neuves et à apprécier pour sa profondeur et sa richesse.